Bach et Couperin

J.S. Bach & François Couperin

Pièces de clavecin

«Bach connaissait fort bien les œuvres de Couperin ; il les tenait en réelle estime, ainsi que les ouvrages pour clavecin de plusieurs compositeurs français de l’époque, pensant qu’on y pouvait puiser un style d’exécution élégant et fleuri.» (Johann Nikolaus Forkel, 1802)

Des relations entre maîtres français et allemands du clavier du XVIIIe siècle, le public a surtout retenu le duel musical, en partie avorté, à l’orgue et au clavecin entre Bach et Marchand. Cette anecdote ne doit pas nous faire oublier les liens culturels qui existaient alors entre les deux côtés du Rhin. En ce début de XVIIIe siècle, la France est l’un des principaux foyers de création en Europe et son art rayonne sur tout le continent.

Cette influence se fait sentir dans la musique de Bach durant toute sa carrière. Il n’hésite d’ailleurs pas à le revendiquer via le titre d’une des pièces de son Clavier-Übung II : « Ouverture nach Französischer Art» ou Ouverture à la manière française.

Jean-Luc Ho réunit dans cet enregistrement l’Ouverture à la manière française de Bach et le Huitième Ordre de Couperin, soulignant la parenté esthétique qui unit les deux compositeurs. Le Huitième Ordre fait partie du second des quatre livres de pièces pour clavecin composés par Couperin entre 1713 et 1730. Sa disposition en forme de suite de danses renvoie directement aux livres de clavecin publiés en France depuis les années 1670 (Chambonnières, Lebègue, Jacquet de La Guerre, D’Anglebert). Quelques titres rappellent néanmoins que François Couperin est celui qui va transformer la musique de clavecin en donnant des noms évocateurs à ses pièces, et en laissant le modèle chorégraphique s’effacer progressivement.

Le rapprochement avec l’Ouverture de Bach rappelle que le director musices de Leipzig est aussi un musicien de son temps, profondément marqué par la francophilie ambiante. Son génie musical fera le reste… Laissons-nous guider par Jean-Luc Ho dans l’univers de Bach et Couperin, deux compositeurs qui vont, chacun à leur manière, profondément renouveler l’écriture du clavecin.

2011

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